Les 7 enseignements communs à ces deux pratiques passionnantes
Oui, je l’avoue : je suis fan de jardinage !
En fait, c’est un hobby qui semble ne m’avoir jamais quitté ; tout petit déjà je voyais mon père faire son potager, et, avant lui, mon grand-père en faisait tout autant…
Quand je parle de jardinage, je vous parle bien sûr d’entretenir et cultiver un potager, un petit verger, des vignes, des fleurs…
Alors, puisque le printemps a enfin décidé de montrer ses rayons de soleil pour habiller la nature de ses couleurs (oui, oui, c’était la mousson en Haute Provence ces deux derniers mois !), je vais vous faire part des correspondances que j’ai entrevues entre la pratique du jardinage et la pratique d’une bonne Psychothérapie !
Depuis toutes ces années, au cœur de mes différents jardins, une sorte de philosophie s’est infusée en mon for intérieur….
En voici la teneur :
1°- L’enseignement de la confiance dans la transition…
Les personnes qui me consultent et qui lisent cette page pourront en attester : je prends régulièrement la nature en exemple pour asseoir une vision qui n’est pas tout de suite accessible au mental.
Par exemple : il n’y a pas de fracture nette dans les mouvements d’évolution au sein de la nature. Tout se prépare tranquillement, mâture lentement avec la fluidité paisible d’un processus qui implique confiance et patience.
Là où notre organisation mentale veut trop souvent « rupter », « couper », « tourner la page », bref passer rapidement du noir au blanc, la nature, elle, nous montre et nous enseigne le temps du contraste, du passage…
Cet enseignement est perceptible lors de la transmutation de la fleur en fruit !
La fleur de fraisier porte en son cœur le bourgeon de son fruit, l’une va se faner pour laisser doucement place à la seconde, dans une continuité douce et naturelle…
Dans un Travail thérapeutique, il en va de même !
Même si la foudre de la prise de conscience secoue et ouvre les yeux, il est nécessaire qu’une lente maturation se fasse au sein de l’alcôve intimiste de la personne, ce phénomène est appelé : intégration !
Cet enseignement prend une autre profondeur à la contemplation de l’aube ou lors d’un crépuscule. Ce moment à juste titre dénommé « entre chiens et loups ».
Expression merveilleusement bien trouvée, car c’est cet espace de contraste que nous essayons souvent d’éviter, car il met la vaillance de notre foi à rude épreuve !
Dans cet espace peuvent émerger nos peurs les plus pernicieuses accompagnées de la cohorte de ses plus fidèles camarades, j’ai nommé l’angoisse, le doute, et le découragement.
S’insinuant au creux de nos ventres, de nos oreilles, ils distillent leur venin, diffusant en notre sein perte de confiance, d’estime, et d’enthousiasme envers nos projets, envies et nous-même parfois…
Bref, ce temps de contraste vient tester, et au meilleur des cas affermir, notre volonté et notre confiance dans ce que l’on souhaite réellement transmuter en nous et dans notre vie !
Alors, prenons le temps du passage avec calme et confiance, et tout ira pour le mieux…
2°- L’enseignement de la nécessaire verticalité
Avez-vous déjà planté un arbre ? Un pied de tomate, de vigne ou d’aubergine ?
Que ce soit le cas ou non, peu importe !
Chacun sait de quoi un jeune plan (intéressant comme terme, non !) a besoin !
Oui, c’est ça, d’un tuteur ! D’un guide !
Sinon, que se passe-t-il ?
Prenons l’exemple d’un pied de tomate.
Plantée « librement », il va au bout de quelques semaines se courber puis s’en retourner vers la terre. S’il n’est pas cassé par la première bourrasque de vent ou de pluie, sa croissance va être grandement ralentie, ses feuilles et ses jeunes fleurs vont alors pourrir plus ou moins vite, et même si deux ou trois arrivent à terme, les tomates vont être « touchées », abîmées, par la terre.
Un tuteur de par sa nature stable et sa verticalité va œuvrer à maintenir le pied de tomate dans une posture optimale : les pieds sur terre, la tête vers le soleil.
La plante va alors bénéficier d’une croissance plus marquée, elle sera moins encline à la maladie et ses fruits seront sains et nombreux !
Quelqu’un y voit un lien avec la posture orthostatique de la Sophrologie ?
Ou avec une des fonctions de la psychothérapie et du psy ?
Comprenez-vous l’importance et la nécessité d’un cadre bienveillant ?
Ce qui n’a strictement rien à voir avec un cadre laxiste ou permissif ! oui, bien souvent les deux sont confondus…
Voyez-vous aussi, la nécessité de mettre de la verticalité dans vos projets et intentions ?
Du terre à terre, certes, mais sans oublier de la Lumière…
3°- L’enseignement d’être clair dans nos intentions d’action
Nous sommes d’accord, si vous voulez récolter, admettons, des salades, il vous faut planter des graines de… salades !
Evident, me direz-vous ! Vous avez raison !
Alors, comment se fait-il que nous ne prêtions que si peu attention et intérêt à ce que nous plantons chaque jour dans notre réalité ?
La qualité de nos graines de pensées, d’actions, d’intentions et de paroles, vont faire germer en nous et dans notre environnement une réalité ou une perception de la réalité concordante à ces dernières…
Pensez-y la prochaine fois que vous récoltez autre chose que ce que vous désiriez…
4°- L’enseignement de la nécessité des parasites
C’est une évidence, ne passe entre mes mains aucun produit chimique !
J’ai observé que lors d’une invasion d’insectes la nature développait des ressources pour la gérer !
C’est un peu comme un nouvel équilibre qui s’installe alors.
Par exemple, certaines plantes semblent « capter » les pucerons et attirent du coup des coccinelles en nombre…
Les autres plantes sont alors épargnées de cette gestion.
Concernant les herbes envahissantes, prenez soin tout d’abord d’observer ce qui pousse avant de vouloir tout arracher.
C’est comme ça parfois que des trésors poussent tout seuls…
J’ai eu ainsi l’agréable surprise de voir un jour fleurir au cœur de mon potager un splendide tournesol, de voir sortir de mon compost des plants inattendus, tout comme un figuier…
Mais si les plantes menacent vraiment l’harmonie de vos cultures, alors ne rompez pas cette dernière et utilisez le désherbage manuel comme occasion de méditation ! Ça fonctionne très bien… Testez le et on en reparle…
Mais il y a quand même quelques secrets pour éviter les invasions d’insectes et d’herbes parasites :
– rectifier la composition du sol
– les empêcher de s’accrocher par l’usage de savon noir par exemple
– planter des fleurs qui éloignent par leur odeur : lavande, géranium, œillet…
– protéger le sol par un paillage qui retiendra l’humidité et évitera aux herbes non souhaitées de s’installer et de se développer…
Que peut-on en comprendre pour notre usage psychothérapeutique ?
Si des pensées parasites, des personnes parasites, des habitudes parasites sont dans votre environnement direct voire collées à vous, alors :
– rectifiez la composition de votre sol : réajustez vos pensées, croyances, habitudes, décisions…
– prenez soin de les laisser glisser sur vous : ne leur donnez pas plus d’importance qu’elle ne le mérite (il y a des outils pour cela) tout en restant vigilant à ce que vous laisser glisser, il y a quelques fois du bon à récupérer ou valoriser…
– plantez des fleurs dans vos paroles, gestes, postures et intentions, leurs fragrances irriteront les narines des parasites et les feront s’éloigner de vous…
– Pensez à vous protéger sur tous les plans…
Et n’oubliez pas que vous avez la possibilité d’utiliser les parasites pour faire émerger de vous le meilleur de vos valeurs !
J’aborderai ce thème plus en avant dans un article consacré à l’utilité incontournable du pervers et du harceleur dans le développement de l’estime de soi !
5°- L’enseignement du bon « timing »
Chaque graine possède un bio rythme.
Si vous mettez en terre une graine de courgette en fin d’été il se passera potentiellement trois choses : elle fera une petite sortie puis mourra dans un état embryonnaire ; elle mourra en terre ; ou alors elle germera l’année d’après aux retours des chaleurs du printemps !
Cet état de fait nous enseigne la nécessité d’être à l’écoute du bon timing pour œuvrer.
Chaque projet se doit de prendre sa place dans une cohérence de timing par rapport aux priorités que l’on s’est déterminé !
Sur quoi portez-vous vos priorités aujourd’hui ?
Qu’impliquent-elles pour leur bonne et parfaite résolution ?
Soyez conscient du timing des projets de votre vie et soyez présent à vos intuitions, elles sont un indicateur idéal de votre propre « timing » !
6°- L’enseignement de la patience et de la persévérance
Une fois en terre une graine prend le temps qu’il lui faut pour germer.
Vous devez marquer ou vous souvenir de l’endroit où cette dernière a été plantée, et même s’il n’y a aucun signe extérieur de vie vous devrez alors arroser le sol et prendre soin de cet espace…
Une fois en cours de germination, il vous incombe de ne pas oublier ce que la qualité de la graine plantée implique, et être patient dans la récolte !
Par exemple : prévoir de l’espace autour d’un pied d’artichaut et savoir qu’il ne portera ses fruits que l’année d’après sa plantation…….
Imaginez un paysan qui raserait son champ de blé alors qu’il est en herbe car il a oublié ou n’a pas eu la patience d’attendre les épis espérés…
Imaginez encore un homme qui ragerait devant le jaune des fleurs d’un pied de tomate, en insultant tous les dieux de l’agriculture d’avoir demandé à récolter de belles tomates bien rouge et non de vulgaires fleurs jaunes…
Nous caressons peut-être ici une des raisons de l’orientation de certains paysans vers les dieux de l’agrochimie et de l’agroalimentaire… qui sait ???
Bref ! Chacun de nous peut se retrouver dans cette posture d’impatience et de stupidité par manque de tempérance…
Combien de fois râlons-nous face à une situation que nous estimons être « injuste », alors que si on se détend un peu et que l’on fait preuve de patience, nous voyons qu’en fait toutes les planètes s’étaient alignées parfaitement selon nos besoins du moment…………
7°- L’enseignement de l’émerveillement
Mais où était-elle caché la tomate lorsque j’ai décidé de planter cette petite graine ????
Et il était où cet immense cerisier lorsque j’ai mis ce tout petit noyau en terre ????
Je le conçois, il est des questions comme ça que l’on évite soigneusement de se poser, car à cet endroit, face à la Magie Mystérieuse du Vivant même le Grand Gérard Majax est un piètre amateur ! (pour les moins de 40 ans…)
Même si certain pense disposer et dispenser tout un tas de réponse et explication, pour ma part, je préfère rester émerveillé face à cette beauté magique !
Cette posture psychique rend les choses du quotidien plus lumineuses avec pour écho instantané la Joie !
La Joie et le plaisir d’évoluer dans un monde qui malgré nos efforts soutenus pour le ternir reste merveilleux à vivre !
Aller, je vous offre un bonus avant de vous laisser à votre introspection :
8°- L’enseignement du Candide de Voltaire
« Il faut cultiver notre jardin ! »
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Cet article vous a plu ?
Merci de le faire connaître !
Vous avez décelé d’autres enseignements au cœur de la pratique du jardinage ?
Laissez-les moi dans vos commentaires et appréciations juste en bas, merci !
Vous souhaitez cultiver votre jardin à mes côtés ? Contactez-moi !
A très vite…
borsotti claudine
15 juin 2018 @ 16 h 36 min
Fabrice, une fois de plus cet article tombe à pic, j’adore le jardinage, j’ai des projets plein la tête, je sème et repique, mais les résultats ne sont pas toujours à la hauteur de mes attentes, voici dans votre article quelques possibles et probables réponses à cela …
Merci à vous.
Claudine
Fabrice
15 juin 2018 @ 17 h 02 min
Merci Claudine! Heureux que mon article puisse participer à faire fleurir votre jardin…. Au plaisir…
Michaël
15 juin 2018 @ 17 h 29 min
Hello Fabrice super article avec une bonne dose d’humour et d’astuces. Merci pour cet article rafraichissant. Michael
Fabrice
15 juin 2018 @ 17 h 33 min
Merci Michaël! C’est ma participation à ton retour à la terre loin de la ville… 😉
Nathlaie Richard Esteves
15 juin 2018 @ 19 h 36 min
“Cultive ton enthousiasme comme une plante merveilleuse.” Léon Daudet
Merci merci merci pour votre article. Tellement limpide !
Je ne suis pas très douée, mais j’aime semer alors une envolée de graines, ça pousse où ça veut mais prête à faire des plants maintenant… 😉
Fabrice
15 juin 2018 @ 20 h 24 min
Ah! l’enthousiasme… C’est un de mes mots préféré! Merci pour cette volée de mots Nathalie…
Elsa
16 juin 2018 @ 10 h 35 min
Merci Fabrice pour ce partage. J’aime beaucoup l’analogie avec le jardinage, c’est exactement ça. A méditer…
Elsa
Fabrice
16 juin 2018 @ 10 h 50 min
Merci Elsa!